Interview de Thierry Seray

Photographier la mer et la voile

Thierry Seray travaille depuis plus de 15 ans pour la presse magazine française et étrangère. Auteur du livre Photographier la mer et la voile, il nous présente, dans cette interview, les principales caractéristiques de ce type de photographie. Pour approfondir vos connaissances sur ce sujet, nous vous invitons vivement à consulter son livre, qui contient des photos vraiment spectaculaires.

Il possède également un site (www.thierryseray.com) sur lequel il présente ses images, et tient un blog dédié à la mer et à la photo (http://tendancebleue.canalblog.com).

Photographier la mer et la voile, le titre de ce livre soulève de multiples questions sur la définition même de mer et de voile. C'est un vaste sujet. Comment, et surtout pourquoi, vous est venue l'idée de rédiger ce livre ?
photo du livre photographier la mer et la voile

Thierry Seray : C'est une suite de circonstances favorables. Depuis plus de quinze ans, ma vie tourne autour de la mer et c'est la mer qui m'a conduit à la photo. L'année dernière, j'ai créé mon blog Tendance Bleue, entièrement dédié à ces deux univers. C'est Jean-Christophe Courte d'Urban Bike qui a trouvé que j'en parlais bien et qui eu l'idée du livre. Il ouvrait ainsi une porte dont je rêvais.

À qui s'adresse-t-il ?
photo du livre photographier la mer et la voile

T.S. : A tous. A ceux qui veulent apprendre comment prendre un paysage, aux passionnées de voile, aux mordus de sports de glisse. Aux amoureux de la mer en général. La technique est un moyen pas une fin. Je crois que mon ouvrage est davantage axé sur la démarche à suivre pour aller vers de belles photos que sur une surenchère technique.

En effet, ce livre s'adresse aussi bien aux amateurs possédant un appareil compact qu'à ceux pour qui la photo est une vraie passion. La technique est présente mais pas envahissante. Les illustrations sont très nombreuses, destinées à servir d'exemple.

Quelles sont les principales difficultés, abordées dans ce livre, que l'on peut rencontrer en essayant de photographier un paysage marin ?
photo du livre photographier la mer et la voile

T.S. : Capturer un paysage, c'est capturer l'émotion qu'il suscite. Il faut savoir faire des choix, soigner le cadrage pour obtenir une image qui fonctionne.

Ensuite il faut bien utiliser la lumière et donc bien exposer. J'explique comment faire, je donne des pistes : choisir sa focale, trouver la bonne composition, se servir de ce beau rocher en premier plan. C'est possible même avec un petit compact.

Il existe différentes sortes de paysages marins (plage de rêve, vague, etc.). Comment les appréhendez-vous dans cet ouvrage ?
photo du livre photographier la mer et la voile

T.S. : Il y a un chapitre complet sur la technique photographique en général adaptée aux paysages de mer ( Extrait PDF du chapitre 3 - Les paysages de mer). J'y explique les bases de la composition, et donne des techniques accessibles et facilement exploitables.

Ensuite, pour les paysages il y a des cas précis décrits en détail : la plage de rêve justement, l'orage, les coups de vent, les rivages accidentés comme on en trouve en Bretagne par exemple.

Ce guide aborde également la photographie de voile. Quelles sont les principales difficultés, abordées dans ce livre, que l'on peut rencontrer avec ce type de photos ?
photo du livre photographier la mer et la voile

T.S. : Le cadrage, la construction de l'image pour obtenir quelque chose de dynamique, l'exposition, le choix du point de vue sont autant de difficultés qui sont abordées au cas par cas.

Le choix des objectifs, les réglages du boîtier, le travail informatique de l'image ensuite font également l'objet de paragraphes spécifiques.

Je travaille en mer depuis plus de quinze ans, j'ai vraiment "découpé" le déroulement d'une prise de vue de A à Z pour ne rien oublier.

Quelles sont les précautions à prendre pour protéger son matériel ?

T.S. : C'est le souci numéro 1 des photographes. Eviter par tous les moyens qu'il soit en contact direct avec l'eau. Disposer d'une caisse étanche est l'idéal, mais l'appareil n'est pas toujours dedans, notamment pendant la prise de vue. Etre très attentif aux mouvements du bateau quand on photographie "embarqué". Anticiper. S'équiper d'une protection étanche comme les petits caissons que certains fabricants proposent pour les compacts.

Les photos présentées dans cet ouvrage sont spectaculaires ! Dans quels cas avez-vous utilisé un reflex ? Un bridge ? Quel autre type d'appareil avez-vous utilisé ?
photo du livre photographier la mer et la voile

T.S. : J'utilise toujours un reflex car pouvoir disposer d'une large gamme d'objectifs est impératif pour un professionnel (notamment les très longues focales ou les très courtes). Mais certaines images auraient pu être faites avec un compact.

Je parle des compacts au débuts du livre et une grande partie des conseils proposés dans le livre peuvent être suivis et mis en pratique avec un appareil compact.

En ce qui concerne le cadrage et la netteté des images, est-ce que vous avez utilisé un pied ? Quels sont les différents moyens de stabiliser son appareil ?
photo du livre photographier la mer et la voile

T.S. : Pour le paysage, un pied est utile mais pas toujours indispensable, si ce n'est en tout début ou en fin de journée :

  • quand la lumière est faible,
  • lorsque vous voulez disposer d'une profondeur de champ maximale ou obtenir un effet particulier grâce à une vitesse d'obturation lente par exemple.

Un pied devient incontournable pour les très gros objectifs (supérieurs à 400 mm) utilisés depuis la plage. En voile, il est à proscrire car le sujet se déplace trop vite. On utilise même des 600 mm-f/4 à main levée. La netteté est surtout dépendante de la qualité de la mise au point et de la vitesse d'obturation.

Quelles sont les conditions les plus extrêmes que vous ayez rencontrées ?
photo du livre photographier la mer et la voile

T.S. : Hawaii, dans les années 1990 pour la photo de windsurf dans les vagues. Un reflex dans un caisson étanche, un casque de skate, une paire de palmes courtes pour sortir dans les grosses vagues. J'ai souvent fait ça à Hookipa, le spot le plus réputé au monde. Un fois, en 1995 je crois, il y avait 5 mètres de vagues et j'ai failli me noyer. Plus récemment, aux Voiles de Saint-Tropez en 2005. 25 noeuds de vent, 2 mètres de houle. Un ciel noirci par le grain. Nous étions dans un bateau semi-rigide de 7 mètres à fond au milieu des concurrents au large du Cap Camarat. Tenir debout dans le bateau était un vrai défi. Ma caisse étanche "flottait" au fond du bateau tellement il y avait d'eau à l'intérieur. J'ai rapporté des images fantastiques.

Propos recueillis par Laetitia Maraninchi.

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