À l'occasion de la sortie de la Creative Suite 3, Pierre Labbe, auteur de nombreux ouvrages de référence aux Editions Eyrolles, nous présente les nouveautés de Photoshop, InDesign, et Illustrator CS3.
Pierre Labbe : La complémentarité entre les logiciels était déjà très
importante. Je pense qu'elle sera maintenant facilitée, d'une part, grâce à l'harmonisation des
interfaces des trois logiciels et, d'autre part, grâce à la présence de Bridge.
Les fonctionnalités de Bridge dans la gestion des fichiers ont été étendues. Bridge permet
de localiser, d'organiser et visualiser les fichiers (animations et vidéos comprises).
Outre des modifications dans l'interface, parmi les nouveautés de Bridge, je signalerais :
P.L. : La liste des nouveautés est longue, on pourrait en écrire un livre ;-). Elles touchent des domaines importants dans un flux de travail telle la productivité ou la créativité ; de nouveaux territoires sont abordés avec par exemple l'image 3D, la vidéo ou l'imagerie médicale.
Si on regarde les grandes nouveautés dans le détail, je commencerais par l'interface. Elle est complètement personnalisable et permet de libérer une surface de travail plus grande tout en gardant l'ensemble des palettes très accessibles.
Dans les traitements de base, j'ai noté une montée en puissance de Camera Raw qui s'avère très intéressante du fait de l'importance accrue du format Raw chez les photographes.
Parmi les grandes nouveautés, il faut citer les filtres dynamiques, attendus
de longue date, qui permettent un travail non destructif sur les images à la manière des
calques de réglage, avec la possibilité d'associer un masque de fusion.
Ces filtres, que l'on peut combiner, remplacer ou modifier à tout moment, renforcent
l'utilisation des objets dynamiques.
Pour préparer l'image à un traitement localisé, Photoshop propose également deux nouvelles fonctionnalités : un outil de sélection rapide et une commande qui améliore les contours d'une sélection (ou d'un masque de fusion).
Concernant les calques, sans entrer dans les détails, je citerais un nouveau calque de réglage pour convertir une image en noir et blanc, des améliorations dans les réglages de courbes et des fonctions pour aligner ou fusionner une série de calques en vue de réaliser un panoramique ou un photomontage particulier.
P.L. : Pour les photographes, les apports de Photoshop CS3 (associé à Bridge) apparaissent à trois niveaux :
P.L. : Lightroom permet de traiter les photos de manière non destructive
(le traitement est placé dans un fichier qui "accompagne" l'image). Il intervient un peu à la
manière de Camera Raw, c'est-à-dire en pré-traitement des images qui, par la suite, pourront être
manipulées dans Photoshop pour réaliser des montages.
À l'instar de Bridge, Lightroom possède des commandes de gestions de fichiers qui permettront,
par exemple, d'élaborer des diaporamas.
Pour ce qui est du fonctionnement de Photoshop par rapport à Lightroom, je dirais que Lightroom
intervient en amont pour préparer (développer) l'image. Photoshop reste le maillon indispensable
pour les retouches localisées, les traitements par des filtres ou encore la réalisation de
montages photographiques.
En fait, pour simplifier, on peut dire que Lightroom s'avère suffisant pour certains
photographes alors que Photoshop reste indispensable aux photographistes.
P.L. :
Il y a toujours des améliorations possibles mais ici la barre est déjà haute. Personnellement, j'aimerais voir une adaptation de l'interface à un travail avec deux écrans, une palette dans laquelle on afficherait une table des matières qui permettrait des liens vers le texte correspondant. Et il est certain qu'une utilisation plus approfondie de cette nouvelle version révélera d'autres améliorations à envisager.
P.L. : Au niveau de la rapidité, il n'y a pas photo. Sur un MacIntel les traitements sont rapides et il devient agréable d'utiliser Illustrator sans être pénalisé par sa lenteur.
Cette rapidité accrue permet de mieux apprécier les points forts d'illustrator. Il faut, à ce niveau, encore parler de l'interface harmonisée dans la Creative Suite, avec la possibilité de personnalisation comme dans InDesign et Photoshop.
Les couleurs deviennent dynamiques et il devient facile d'essayer des harmonies de couleurs, de les modifier et de les appliquer simultanément de manière dynamique à plusieurs images vectorielles. C'est à l'aide d'une sorte de roue chromatique que l'on gère (définit, modifie, remplace) les différentes couleurs qui composent un ensemble de couleurs appliquées.
Le traitement de certains types d'objets tels les groupes ou les symboles, est facilité par l'utilisation d'un mode d'isolation inspiré de Flash. À propos de ce dernier, il faut noter l'amélioration au niveau des transferts entre ces deux logiciels tant au niveau des symboles, des textes que des dessins plus complexes.
Le panneau de contrôle permet une meilleure gestion des éléments que l'on est en train de travailler en affichant les fonctionnalités applicables à la sélection (tracé, points...).
Pour terminer, je noterais une simplification dans les modifications de tracé (avec l'apparition d'une gomme vectorielle qui efface comme celle de Photoshop avec les pixels), et les manipulations de points (sélection, alignement...).
Propos recueillis par Laetitia Maraninchi.