1 époque, 1 métier : le garçon de fessée, une drôle de tradition royale
À travers les âges, des métiers insolites ont vu le jour, certains disparaissant avec le temps, d’autres restant dans l’ombre de l’histoire. L’un d’entre eux, particulièrement étonnant, est celui du garçon de fessée, une pratique étonnante au sein des cours royales. Découvrez sans plus attendre ce métier médiéval d’antan.
Une pratique médiévale
Les punitions corporelles étaient courantes au Moyen Âge, où elles étaient considérées comme un moyen d’apprentissage efficace. En conséquence, une activité des plus surprenantes s’est développée, celle du « garçon de fessée ». Le garçon en question était chargé de recevoir les coups à la place d’un prince.
En effet, selon la coutume, le futur héritier d’un trône ne pouvait être puni que par le roi lui-même, un souverain intouchable qui n’avait de comptes à rendre qu’à Dieu. Ainsi, en l’absence du roi, un autre enfant, souvent de la même cour, était désigné pour subir les châtiments en lieu et place du prince fautif.
Une tradition royale
Cette pratique se rencontre dès le xiiie siècle. Un exemple notoire est celui du jeune roi de Jérusalem, Conrad, dont les compagnons de jeu étaient frappés en son nom lorsqu’il se comportait mal. Cette situation soulignait l’idée que le futur roi ne devait certes pas subir de punition, mais devait en ressentir la culpabilité en voyant ses proches souffrir à sa place. Ce concept s’est ensuite répandu dans les cours royales européennes, notamment en Angleterre au xvie siècle, où des souverains comme Édouard VI et Charles Ier auraient eu un garçon de fessée. En France, on évoque également le cas de Louis XV, à la place de qui un « petit hussard » recevait les fessées lorsque le jeune roi ne parvenait pas à bien réciter sa leçon.
Une pratique révolue mais révélatrice
Bien que cette tradition ait disparu avec l’évolution des méthodes éducatives, elle reste un témoignage de l’organisation sociale et des rapports de pouvoir dans les cours royales. Le garçon de fessée incarnait à la fois une figure de substitution et un moyen de transmettre des valeurs morales, en infligeant des punitions au nom du prince tout en le préservant de toute souffrance.