1 époque, 1 métier : le réveilleur à l’ère industrielle

Au début de la révolution industrielle, la ville et la campagne étaient peuplées de travailleurs devant se lever aux premières lueurs du jour pour entamer leur journée de travail. Les réveils-matin n’existaient pas encore, et c’est là qu’intervenait le knocker-up. Dès l’aube, ces réveilleurs arpentaient les cités ouvrières pour s’assurer que les travailleurs étaient debout à l’heure.

Les réveilleurs frappaient aux portes des maisons, parfois directement aux fenêtres, pour tirer les habitants du sommeil. Afin de ne pas trop déranger le voisinage, certains utilisaient des méthodes plus discrètes. Munis d’une longue tige en bambou, ils tapotaient délicatement les carreaux des chambres à coucher. Ces techniques peu bruyantes permettaient d’accomplir leur mission sans perturber les voisins.

D’autres faisaient preuve d’originalité. C’est le cas de Si Mary Smith, à Londres, qui se distinguait par sa méthode inhabituelle : l’utilisation d’une sarbacane, par laquelle elle soufflait des pois pour réveiller ses clients.

Bien que l’invention des réveils électriques ait fini par reléguer le métier de réveilleur à l’oubli, certains continuèrent à exercer cette fonction dans des zones isolées. En effet, dans les villages éloignés, où les réveils étaient encore rares, des réveilleurs persistèrent dans leur rôle jusqu’aux années 1970.

À Paris, une version locale du métier s’est développée dans le quartier des Halles, où des réveilleurs, surnommés « Beau-Merle », sifflaient pour réveiller les « forts des Halles », ces porteurs charriant des denrées alimentaires en gros.

Malgré l’importance du rôle des réveilleurs, une question demeure : qui réveillait les réveilleurs eux-mêmes ? L’histoire ne nous a pas laissé de réponse, mais cette interrogation ajoute une touche de mystère à un métier aujourd’hui disparu.